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4 astuces pour jardiner sans pesticides !

Publié le 09 janvier 2019 , mis à jour le 24 mars 2023

Vous le savez sans doute : depuis le 1er janvier 2019, le jardinage amateur se fait sans pesticides de synthèse ! C’est une très bonne nouvelle, car ces produits sont très dommageables pour la santé et l’environnement. Ils ont disparu des rayons de jardineries et les produits entamés doivent être ramenés aux points de collecte dédiés. Comment fertiliser nos plantes, les protéger des aléas et combattre les ravageurs au naturel ? On vous donne quelques pistes !

Pour rappel, les pesticides de synthèse sont des substances chimiques utilisées pour combattre les insectes, les champignons, les herbes « non désirées ». Ces produits sont toxiques pour l’humain, par inhalation ou par ingestion d’aliments et de boissons. Ils peuvent avoir des conséquences graves sur notre système immunitaire, nos hormones, sur le développement de cancers et sur la fécondité. De même ils participent activement à la pollution des eaux, de l’air et des milieux naturels (sol, flore et faune). La France est le septième consommateur au monde de pesticides de synthèse. Plus de 90 % de nos cours d’eau sont contaminés par les pesticides. De même, plus de 40 % des espèces de pollinisateurs invertébrés sont en voie de disparition. Les pesticides de synthèse sont loin d’être étrangers à ce déclin !

Alors jardiner « au naturel » c’est participer activement à la transition écologique, à préserver notre environnement et notre santé. Mais comment faire pour se passer de pesticides de synthèse ? Nous vous apportons les éclairages nécessaires en 4 points pour continuer de faire des merveilles au jardin avec tout autant de plaisir et d’intérêt.

insecte

1. Observez et connaissez votre jardin et ses occupants

Votre jardin, votre balcon ou votre terrasse sont des écosystèmes : les éléments qui en font partis sont interdépendants et s’équilibrent entre eux. Certains insectes « ravagent » vos plantes ? Sachez que d’autres insectes peuvent venir combattre ces ravageurs. Il faut donc en tout premier lieu regarder et comprendre les destructions observées afin de trouver votre meilleur allié naturel. Si vos salades sont dévorées par des escargots, sachez que la grenouille rousse ou le hérissons seront vos « auxiliaires » car ils se nourrissent d’escargots. De même, la coccinelle élimine très efficacement les pucerons, la guêpe est friande de vers blancs ou de charançons.

2. Variez, associez, créez, repensez votre jardin

Il est important de repenser son système, prendre du temps pour planifier et créer son espace de culture.

Plus les mêmes espèces sont regroupées au même endroit plus les maladies peuvent se propager. Diversifier les cultures et ajouter des haies attirent les « auxiliaires ». Aussi, plantez des cultures qui attirent vos insectes alliés (la bourrache amène les abeilles par exemple), qui repoussent des ravageurs (l’ail éloigne les insectes, le cerfeuil les limaces) et qui protègent certaines cultures (le thym éloigne les mouches blanches et protège les brocolis). 

Changer régulièrement de plantations à un double emploi puisque cela permet aussi d’empêcher les herbes « non désirées » de se développer. Utilisez des cultures de saison et résistantes au climat et à l’exposition.

Il est primordial d’organiser son jardin en fonction des plantes « amies » et «ennemies », on appelle cela la méthode du compagnonnage. L’aneth protège les carottes et les concombres et le basilic aime les tomates, les asperges et les poivrons. Mettez-les côte-à-côte. Comme en société, certaines plantes ne « s’aiment » pas tel que l’ail et le chou. Il est bon de les éloigner.

Rotations et associations au potager

3. Couvrez votre sol grâce à des méthodes culturales : il est vivant et mérite protection !

Rien de pire qu’un sol nu pour les cultures, la biodiversité et le climat. Il est important de couvrir le sol à longueur d’année grâce à des paillages de plantes sèches ou en disposant des plantes « engrais verts » sur les espaces non cultivés. 

Le paillage permet d’éviter la repousse de plantes « non désirées » et restitue de la matière organique au sol pour le fertiliser. Si vous y ajoutez du compost, alors c’est doublement gagné : les vers de terre ou les champignons réinvestissent l’espace donnant place à un sol vivant et fertile. Vous pouvez couvrir le sol avec des minéraux (gravier, brique ou ardoise pillée, pierre volcanique, galet de rivière). 

Les engrais verts sont des plantes à croissance rapide de type légumineuses, graminées ou brassicacées (trèfles, pois, moutardes, etc.). Ils ont de très nombreux avantages puisque leurs racines aèrent le sol, fixent l’azote, le potassium et le phosphore qui profiteront à vos cultures et les suivantes. Vous pouvez ensuite utiliser ces plantes pour pailler par la suite, et la boucle est bouclée.

pesticides

4. Redécouvrez le plaisir du travail manuel et des techniques « d’antan »

Rien de tel qu’un peu d’exercice au jardin. Pour désherber, point besoin de pesticides de synthèse, une binette ou un sarcloir suffisent amplement. Pour préparer la terre, utilisez une grelinette.

Il vous est également possible de préparer chez vous des purins (résultat de macérations de plantes) permettant de rendre les plantes plus résistantes, de fertiliser, de lutter contre les champignons ou encore les insectes. Le purin d’ortie stimule la croissance et restitue de l’azote au sol, il agit contre le mildiou ou les pucerons. L’ail, la consoude, la prêle des champs, la rhubarbe peuvent toutes être utilisés dans ce cadre.

Jardinage

En tout dernier recours : remplacez…

Toutefois, si malgré ces changements vous vous retrouvez dans une impasse, il reste encore quelques pesticides en rayon. Ceux-ci sont autorisés en agriculture biologique ou sont des produits à faibles risques (type purin ou préparations naturelles peu préoccupantes) et des produits de biocontrôle (s'appuyant sur les mécanismes et interactions existant dans la nature).

Nous ne recommandons pas de remplacer les pesticides par des produits ménagers (javel, vinaigre, etc.), car l’impact environnemental et sanitaire est difficile à connaître. 

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