Propositions

87 % des Français souhaitent que la PAC préserve le climat, l’environnement et la biodiversité

Publié le 30 novembre 2020 , mis à jour le 23 juillet 2021

Alors que la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) vient de délivrer les premiers résultats du débat « ImPACtons ! », et que la réforme de la Politique Agricole Commune (PAC) se joue actuellement au sein des instances françaises et européennes, la plateforme Pour une Autre PAC – dont fait partie la Fondation Nicolas Hulot– s’est intéressée aux attentes des Français vis-à-vis de la plus importante des politiques communautaires (9 milliards d’euros par an en France). L’étude d’opinion, réalisée par IPSOS montre que les Français connaissent la PAC et souhaitent que la préservation de l’environnement devienne un objectif prioritaire : 87 % attendent que la PAC préserve le climat, l’environnement et la biodiversité et 85% souhaitent qu’elle permette à chacun d’avoir accès à une alimentation locale et de saison majoritairement issue de l’AB.

Les citoyens défavorables aux modalités de l’actuelle PAC 

63% des personnes déclarant avoir déjà entendu parler de la PAC s’inquiètent du manque de considération des démarches environnementales dans l’attribution des aides aux agriculteurs. 53% se disent défavorables à l’attribution des aides en fonction de la taille des fermes et du nombre d’hectares déclarés. 51% regrettent également les distorsions de concurrence envers les pays du Sud du fait des subventions allouées au secteur agricole européen. 

La PAC de demain doit préserver le climat, l’environnement et la biodiversité

Interrogés sur les objectifs qu’ils jugent prioritaires, les sondés désignent d’abord la rémunération des agriculteurs, le respect de l’environnement, le bien-être des animaux d’élevage ou encore l’accès à une agriculture locale, de saison et majoritairement issue de l’agriculture biologique. 87 % des personnes interrogées attendent ainsi que la PAC préserve le climat, l’environnement et la biodiversité, dont 52% d’entre elles estiment même que cet objectif est très important. De même, 88% des sondés attendent de la PAC qu’elle rémunère décemment les agriculteurs tout en conservant un nombre important d’agriculteurs en activité. Enfin, 85% des sondés attendent de la PAC qu’elle permette à chacun d’avoir accès à une alimentation locale et de saison majoritairement issue de l’AB.

Une production variée plutôt que des prix bas 

Alors que 19% des sondés pensent que le rôle des subventions de la PAC doit être de garantir les prix alimentaires les plus bas possibles, 57% des personnes interrogées estiment au contraire qu’il est de sa responsabilité de garantir une production variée, même si cela doit impliquer des pertes en capacité́ d’export, par exemple sur des denrées comme le vin ou les céréales. Ces chiffres montrent que si une grande majorité est prête à payer le vrai prix pour son alimentation, ce n’est pas le cas de tout le monde. Il faut donc des politiques publiques favorisant l’accès à une alimentation choisie et durable. Il y a donc un véritable enjeu à intégrer l’alimentation dans la PAC et à mettre en place des politiques publiques autres que la PAC pour favoriser cet accès.

L’accès à une alimentation choisie signifie la garantie de la pleine capacité des citoyens à faire des choix autonomes vis-à-vis de leur alimentation (incluant la possibilité de critiquer ou encore de refuser telle ou telle alimentation en faveur d’un autre). Cette notion s’oppose à la notion d’alimentation subie, qui se base sur un choix à critère unique tel que le critère du prix.

Gageons que le débat ImPACtons! lancé en février 2020 par la Commission Nationale du Débat Public (CNDP) pour donner la parole aux citoyens sur le modèle agricole et alimentaire souhaité après 2020 dégage des préconisations en ce sens lorsqu’il reprendra. Les résultats du débat doivent alimenter l’élaboration du Plan Stratégique National (PSN), qui constitue la déclinaison nationale de la PAC post 2020. 

La PAC : une politique bien connue du grand public

La PAC est connue par près de 2/3 des Français. Parmi eux, 83% savent qu’elle est financée par les impôts des citoyens européens (soit 57% du total des personnes interrogées). Cependant certains profils sont plus au fait de la PAC et de ses spécificités : le public masculin, les personnes âgées de 55 ans et plus, les habitants de la région parisienne et les personnes ayant un niveau d’éducation et/ou de revenus plus élevés.

Alors que tous les citoyens européens financent cette politique à hauteur de 114 euros par personne et par an en moyenne et que ces résultats montrent l’intérêt des Français vis-à-vis de politique agricole de l’UE, il existe un enjeu fort à informer plus largement les citoyens, notamment les plus jeunes et les plus modestes sur les modalités de la PAC et ses effets sur la vie quotidienne de chacun.

 

L’enquête, réalisée par IPSOS pour la plateforme Pour une autre PAC, a été menée auprès d’un échantillon représentatif de la population nationale formé de 1085 personnes interrogées entre le 6 et le 10 mars 2020. 

L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?

Pour approfondir le sujet

Comment relocaliser et transformer notre modèle agricole après la crise du Covid-19 ?
Comment arrêter les pesticides de synthèse ? Une autre agriculture est possible
Agriculture : se passer des pesticides, c’est possible !
/alimentation-responsable//biodiversite-preservee//agriculture-sans-pesticides//zan-et-mal-logement//attal-mesures-miroirs//pourquoi-est-il-vital-de-proteger-la-biodiversite//faire-pousser-legumes-domicile//pourquoi-les-ogm-sont-ils-mauvais/