Ecogestes

Découvrir les grands dauphins au Mont-Saint-Michel

Publié le 26 mai 2021 , mis à jour le 22 juillet 2022

Lundi 31 mai. C’est la belle aventure promise à Laury Noblesse, la grande gagnante du concours photo lancé à l’automne dernier, dans le cadre de notre programme « J’agis pour la Nature ».

Vivre le temps d’une inoubliable échappée en mer, au large de Cancale (Ille-et-Vilaine), une rencontre unique avec les grands dauphins, oiseaux et autres mammifères marins.

Pour découvrir leur univers et s’en émerveiller avec elle, Nicolas Hulot et Maxenss l’accompagnent à bord du bateau de l’association française Al Lark qui s’engage sur tous les fronts pour la préservation de la biodiversité marine.

©FNH De g. à d. : Nicolas Hulot, Laury Noblesse et Maxenss

Avec l'association Al Lark, découvrez les cétacés

Depuis 17 ans, Al Lark est dédiée à la protection des cétacés et du patrimoine naturel maritime de la Baie du Mont-Saint-Michel. Basée à Cancale, l’équipe - composée aujourd’hui de 4 salariés : 2 biologistes marins, 1 analyste et Gaël Gautier son directeur - peut se féliciter de compter 2700 adhérents dont 120 bénévoles actifs.

Des animations pédagogiques pour découvrir la biodiversité marine

Les classes de mer organisées par Al Lark sont tout, sauf scolaires ! Chaque sortie, à terre ou en mer, est l’occasion de sensibiliser au milieu maritime et à son environnement. Al Lark propose des animations qui stimulent la créativité comme le land art, qui attisent la curiosité comme les chasses au trésor dans Saint-Malo intra-muros ou encore qui stimulent l’imagination avec l’univers des corsaires et des pirates. Leurs sorties ludiques et récréatives permettent d’aborder de manière interactive les problèmes dus à la forte pression anthropique que le golfe Normand-breton subit sur son littoral (pollution, tourisme, pêche et conchyliculture) et des sujets plus scientifiques comme les dunes, les marées, la météo, les oiseaux marins…

L’engagement et l’exploration pour sensibiliser à l’écologie

Avec le projet initial d’impliquer ses adhérents dans diverses actions de sensibilisation (nettoyage de plages, plantations d’arbres pour compenser les émissions carbone des sorties en mer des bateaux, communication auprès des plaisanciers), Al Lark a surtout l’ambition de développer l’accès à la mer pour tous grâce aux excursions d’observation qu’elle organise. Pour petits et grands, la vraie aventure, c’est la sortie en mer et la probable rencontre avec les mammifères marins : grand dauphin, marsouin commun, dauphin de Risso, tortue luth ou même le poisson lune. Sans oublier la rencontre avec les autres espèces maritimes comme le faucon pèlerin, l’albatros (champion de l’aérodynamisme), le goëland et autre Fou de Bassan virtuose de la pêche, étonnants oiseaux marins dont les stratégies d’adaptation à leur milieu de vie - racontées par les biologistes accompagnants - sont passionnantes à découvrir.

©AlLark

Al Lark, 17 ans de collecte de données scientifiques sur les cétacés

Les excursions d’observation, comme celle offerte à Laury, sont mises à profit pour collecter des données scientifiques, le cœur de métier de l’association. Si le mode opératoire reste inchangé avec la photo-identification pour suivre, recenser et étudier la plus grande population résidente d’Europe de grands dauphins, l’évolution des outils multiplie les sources d'informations puisque tout le monde peut contribuer à la collecte de données via les programmes de sciences participatives. A ce jour, 40% des 200 000 photos prises depuis la création du programme ont été triées, un long et minutieux travail auquel les adhérents et bénévoles participent durant des soirées aussi conviviales que studieuses.

L’importance du suivi scientifique des populations de cétacés

Avec 400 à 500 individus résidents dans le golfe Normand-breton, la collecte de données sur un temps long (environnementales, spatiales, temporelles, comportementales) tout en tenant compte des paramètres d’observation (heure de rencontre, position GPS, taille et composition du groupe, présence de jeunes, proximité d’autres bateaux…) permet d’approfondir les connaissances sur les grands dauphins et donc de délimiter les zones particulièrement sensibles pour mieux les protéger (à savoir que l’étendue de la zone de prospection de l'association Al Lark, comprise entre le Cap Fréhel à Granville, est d’environ 1000 km2). Par ailleurs, compte tenu de leur longue espérance de vie et de leur sédentarité dans ces lieux, les potentielles variations de leur présence peuvent être considérées comme un bio-indicateur de l’état des écosystèmes marins côtiers français.

La photo-identification : montre-moi ton aileron, je te dirai qui tu es !

C’est la photographie de l’aileron des dauphins qui permet de les identifier. À l’instar des oreilles des éléphants, leur dorsale porte les stigmates de blessures ou de marques : encoches, cicatrices de morsure, de coups, autant de vestiges des interactions sociales qui régissent les groupes et quelques autres indices comme des tâches, zones de dépigmentation… Bien qu’elles soient liées au vécu de chaque individu donc évolutives dans le temps, la capture (premier cliché) et les recaptures (photos suivantes) quand elles sont de bonne qualité, sont le seul moyen sur un temps long (plus d’une décennie) de reconnaître les dauphins. À noter que l’aileron est la partie la plus visible à l’air libre -donc aisément photographiable - puisque le dauphin en mouvement remonte respirer régulièrement à la surface.

©AlLark

La collecte des données scientifiques et les sciences participatives

Dans l’optique de développer les connaissances scientifiques sur les mammifères marins présents dans la baie du Mont-Saint-Michel (essentiellement les grands dauphins et les dauphins de Risso) et donc de contribuer à leur protection, ces sorties participatives permettent le suivi scientifique des populations de cétacés incluant l’étude des variables environnementales influant sur leur distribution (rugosité du fond, profondeur, distance à la côte) dans le golfe normand-breton.

Comment protéger la biodiversité avec les sciences participatives ?

"OBSenMer", une plateforme collaborative de sciences participatives 

C’est dans ce contexte qu’Al Lark est devenue, en 2017, une des structures référentes de l’outil OBSenMER (son rôle étant de valider les observations opportunistes rentrées via l’application et géolocalisées entre la baie de Lannion à l’Ouest, Granville à l’Est et au-delà des Minquiers au Nord). Pour ses utilisateurs, Al Lark a mis en ligne un tutoriel d’explication du protocole de photo-identification et des outils pour apprendre à identifier les différentes espèces marines rencontrées. Cette plateforme collaborative s’adresse à tous. Qu’elle soit le fruit d’une observation ponctuelle, attentive ou experte, chaque information glanée en mer ou sur le littoral peut être précieuse pour améliorer la connaissance de la biodiversité marine.

Alors, envie de respirer l’air iodé de la Manche ?

Même si vous n’avez pas (encore) participé au concours photo « J’agis pour la nature », vous avez une seconde chance de contribuer à la protection des grands dauphins dans le golfe Normand-breton ! Comment ? En partageant vos observations via l'application "OBSenMER" ou en participant à des missions de sciences participatives sur notre plateforme "J'agis pour la Nature". Vous retrouverez les activités proposées par Al Lark mais aussi celles de nombreuses associations partout en France.

L'article vous a été utile pour mieux comprendre cette actualité ?

Pour approfondir le sujet

Comment protéger la biodiversité avec les sciences participatives ?
Les français et les sciences participatives
Mettre ses observations au service des scientifiques aide la biodiversité
/alimentation-responsable//biodiversite-preservee//agriculture-sans-pesticides//zan-et-mal-logement//attal-mesures-miroirs//pourquoi-est-il-vital-de-proteger-la-biodiversite//faire-pousser-legumes-domicile//pourquoi-les-ogm-sont-ils-mauvais/