Mon jardin

Comment aider la biodiversité au printemps ?

C’est au printemps, en recréant des micro écosystèmes favorables à l’hébergement de toute une petite faune que l’on peut réellement être utile et participer à la préservation du vivant. Et bonne nouvelle : chacun peut agir à son échelle. Profitons-en pour donner un coup de pouce aux espèces pouvant s’épanouir au balcon, au jardin ou en participant à des actions collectives de préservation de la nature.

biodiversité au printemps

Le printemps, une saison clé pour aider la biodiversité près de chez soi

L’effondrement des populations d’oiseaux, d’insectes, d’amphibiens, de reptiles et plantes pourtant indispensables à la bonne santé des écosystèmes connaît une accélération sans précédent. A titre d’exemple, les populations de chauve-souris ont diminué de moitié en France métropolitaine en 10 ans (2009-2019), tandis que les populations d’oiseaux des milieux agricoles ont diminué de 30% depuis 1990.

La France, riche d’une très grande diversité de faune et de flore – dont une grande partie se situe dans les Outre-Mer – est aussi l’un des dix pays qui, selon la liste rouge de l’UICN, hébergent le plus d’espèces menacées. En France métropolitaine, 32% des espèces d’oiseaux nicheurs et 23% des espèces d’amphibiens sont menacés selon l’UICN. . Un premier état des lieux complet publié tout récemment par l’UICN indique également que 10 % des araignées de France métropolitaine sont menacées de disparition.

La pression croissante des activités humaines (destruction des habitats naturels, surexploitation des ressources, changements climatiques, pollutions,  introduction d’espèces exotiques envahissantes) dégrade fortement les écosystèmes, sans que leur soit laissé le temps et l’espace de se régénérer. Ainsi, ce sont des chaînes alimentaires entières qui s’effondrent car plantes et animaux agissent en synergie et sont interdépendants: la disparition d’une fleur ou d’une plante hôte peut entraîner l’effondrement d’une population d’insectes, elle-même source de nourriture pour des oiseaux.

Agir au printemps en ville ou à la campagne

J’agis pour la biodiversité sur mon balcon

Si on ne prétend pas sauver la biodiversité depuis son balcon, il est néanmoins possible d’aménager utilement ce petit espace pour fournir le gite et le couvert à certaines espèces d’insectes ou d’oiseaux, et ainsi les aider à se nourrir, s’abreuver et se mettre à l’abri.

Pour végétaliser votre balcon, veillez à diversifier les plantations et à utiliser des variétés locales (attention aux plantes exotiques), en jouant sur les zones d’ombre et de soleil et la diversité des formes : jardinières de fleurs, de plantes aromatiques, de petits légumes, ou encore surmontées d’une treille en bois pour plantes grimpantes comme le lierre, la clématite, la vigne vierge ou le chèvrefeuille). Les grandes orties permettent par exemple d’accueillir de nombreuses espèces d’insectes, notamment des papillons comme le paon du jour ou le vulcain (groupe des vanesses).

Cette diversité permet d’offrir des microhabitats variés correspondants aux besoins spécifiques d’espèces différentes (les insectes pollinisateurs, par exemple, ne butinent pas les mêmes fleurs en fonction de leur morphologie). De même, on peut  alterner les fleurs précoces (glycine, phacélie), vivaces (clématite, valériane, rosiers, aster -prolifique jusqu’en fin de saison-, et les annuelles comme les colorés cosmos, roses d’Inde, capucines, dahlias pour étaler la floraison, varier les couleurs et les parfums depuis la fin de l’hiver jusqu’à l’automne.

Cultiver des plantes mellifères pour contribuer à la sauvegarde des pollinisateurs

Naturellement, on n’utilisera pas d’intrants chimiques, le but étant au contraire de favoriser les interactions entre les différentes espèces. Précieux auxiliaires, les coccinelles sont ainsi les prédateurs naturels des pucerons. Moins populaires les guêpes, syrphes et araignées gagnent à être mieux connues, les regarder évoluer sur son balcon peut-être un bon moyen de dépasser ses peurs pour mieux les apprécier, car on protège mieux ce que l’on connaît bien !

Le truc en plus :  lire les étiquettes sur les sacs de terreau achetés en jardinerie pour éviter ceux contenant de la tourbe. Ces zones humides qui séquestrent du carbone sont des milieux fragiles, mettant des centaines voire des milliers d’années pour se constituer. Leur détérioration et leur surexploitation relâchent ainsi dans l’atmosphère des quantités colossales de CO2. (Les tourbières couvrent 3 % de la surface du globe mais représentent 25% du carbone total piégé dans les sols (source CNRS)

Les oiseaux entrent fréquemment en collision avec les grandes surfaces vitrées, qu’ils ont du mal à distinguer en vol. On peut prévenir ce risque en apposant des stickers sur les vitres, afin que les oiseaux matérialisent l’obstacle et s’en détournent. Les oiseaux, comme le reste de la faune, sont également sensibles à la pollution lumineuse, qui perturbe notamment les déplacements, les cycles d’activité et de reproduction. On veille donc à réduire la pollution lumineuse : cela passe notamment par la fermeture des rideaux la nuit, l’extinction des lumières sur les balcons et dans les jardins.

J’agis pour la biodiversité dans mon jardin

Pas de taille de haies entre le 15 mars et le 15 août.

S’il fallait ne retenir qu’un geste, ce serait celui-ci, puisque c’est la période où le Rouge-gorge familier, le merle noir, le verdier d’Europe, le pinson des arbres, l’accenteur mouchet et bien d’autres espèces y installent leur nid et élèvent leurs petits.

L’OFB (office français pour la biodiversité) rappelle que depuis les années 50, 70% du linéaire de haies agricoles a été détruit, soit 1,4 million de kilomètres, avec de graves répercussions puisque les haies rendent de multiples services : protection des sols contre l’érosion, rempart contre les vents, infiltration de l’eau et bien sûr un habitat pour la biodiversité. Toujours selon l’OFB « Quand elles sont bien gérées, les haies peuvent accueillir jusqu’à 35 espèces de mammifères, 80 espèces d’oiseaux, 8 espèces de chauves-souris, 15 espèces de reptiles et amphibiens ou encore 100 espèces d’insectes. »(source article Reporterre )

Stop au nettoyage de printemps Ode à la paresse, on laisse faire la nature

Laissons aussi les herbes folles (et non plus « mauvaises ») grandes orties, hautes tiges graminées et fleurs mellifères proliférer. Cessons de ramasser, nettoyer le bois mort, les feuilles sèches, les pierres.

Au sortir de l’hiver et en vue de la saison des naissances, les insectes, les oiseaux et les petits mammifères ont besoin de se nourrir.

Laissons des parcelles se réensauvager et profitons des beaux jours pour observer les abeilles et les papillons butiner, écouter le chant des oiseaux, le vrombissement d’une libellule, apercevoir un hérisson.

Regardons les friches d’un œil bienveillant, elles recèlent des trésors de biodiversité.

Comment protéger la biodiversité avec les sciences participatives ?

Gardons à l’esprit qu’installer un hôtel à insectes ou un nichoir sur son terrain est vain si à côté de cela on ne crée pas un environnement accueillant et nourricier, que l’on tond la pelouse au carré et coupe ce qui dépasse et/ou pique.

Comment protéger la biodiversité avec les sciences participatives ?

Laissez les interstices dans un mur de pierres

Cela permet aux lézards s’y installer, même chose sur les façades si l’on rebouche chaque fissure puisque les chauve-souris se réfugient dans les anfractuosités des murs. indispensable aussi pour les hirondelles d’avoir accès aux granges, remises et autres bâtiments non aménagés dans lesquelles elles iront retrouver leurs nids. Les chouettes investissent également des combles quand elles n’ont pas d’arbre creux à disposition.

On entretient une mare ou aménage un point d’eau,

Une action autant pour accueillir grenouilles, crapauds, tritons que pour abreuver (d’autant plus d’actualité avec les sécheresses de ces dernières années) oiseaux et insectes. L’ajout de pierres affleurant la surface, ainsi que des bords en pente douce, faciliteront l’accès à ces derniers sans risque de se noyer.

Au printemps, le retour des beaux jours nous incite à passer à l’action

Quoi de plus gratifiant en effet que d’investir de son temps et de son énergie pour une juste cause ? Allier l’utile à l’agréable et son effet « feel good », c’est ce que la FNH propose avec deux programmes pour agir en faveur de la biodiversité.

Apprendre à planter comme un pro avec J'agis Je Plante

Comment devenir des planteurs et planteuses de haies, de murs végétaux, de bosquets comestibles ou de mini-forêts urbaines en rejoignant la campagne #JagisJePlante. Sur le site www.jagisjeplante.org, la FNH explique quels sont les types de plantation à privilégier et pourquoi, où planter pour être efficace et comment s’y prendre.

Avec #JagisJePlante, aidons la biodiversité

On comprend et on apprend comment et surtout quoi planter en fonction de son environnement et des conditions du milieu : pluviométrie, climat, exposition, nature du sol… et comment sélectionner les essences composant les haies qui vont offrir le gîte et le couvert à une faune très diversifiée.

Une formation ludique avec 64 tutos vidéos, des fiches téléchargeables, posters et un guide du planteur n’attendent que vous. C’est 100% utile, pratique et gratuit.

Trouver des actions de préservation de la biodiversité avec la plateforme J'agis pour la Nature

La plateforme "J'agis pour la nature" propose de mettre en relation les associations qui organisent des chantiers de protection de la nature et cherchent des bénévoles pour les aider, et ceux qui souhaitent passer à l’action, mais ne savent pas trop comment, et où s’engager, en fonction de leur temps disponible et de leurs préférences. Plantations, ramassage de déchets, aménagement de sites, observation et comptage : chacun y trouvera sa mission de prédilection !

Dernière recommandation pour les sportifs et randonneurs, on reste vigilant à son empreinte sur le milieu. On reste dans les sentiers balisés pour ne pas trop déranger la faune et ne pas piétiner partout. On ne cueille pas de plantes et, cela va sans dire, on ramasse tous ses déchets ! 

Pour en savoir plus sur les actions qu'on peut adopter lors de ses activités sportives, retrouver toutes nos fiches "activités de loisirs" 

Adoptez les bons gestes dans vos loisirs

Quels bons gestes pour sauvegarder les papillons ?

Parmi les insectes (ces grands oubliés de la biodiversité), la population des papillons de nos jardins bat de l’aile. En 20 ans, la moitié des papillons de prairie a disparu d’Europe selon l’Agence européenne de l’environnement. Pourtant, il suffit de leur offrir un petit coin d’hospitalité chez soi, sur son balcon, dans son jardin, pour les aider à se nourrir et à se reproduire. Et au-delà du plaisir de les voir virevolter, reconnaître les lépidoptères, les observer et les compter peut aussi grandement contribuer à leur sauvegarde. Des bons gestes aux sciences participatives, la Fondation pour la Nature et l’Homme vous dit comment rejoindre l’Opération papillons, c’est de saison !

Vers un déclin général alarmant des insectes 

On estime que la biomasse de tous les insectes de la planète est largement supérieure à celle de tous les autres animaux terrestres réunis, humains compris, mais toutes les études montrent aussi que la biomasse des insectes volants a chuté de près de 70% en trente ans en Europe. Si les chiffres varient quelque peu selon les études issues de plusieurs publications internationales, toutes se rejoignent sur le constat d’un déclin autour de 40% des insectes ces dernières décennies.

Le rôle majeur des papillons

On oublie souvent que les jolis papillons de nos jardins sont aussi des insectes pollinisateurs qui jouent un rôle majeur dans la reproduction des plantes. De précieux alliés également puisqu’ils s’inscrivent dans la chaîne alimentaire, nourrissent les oiseaux et les chauve-souris, participant ainsi à la régulation des populations d’un écosystème et donc à la lutte biologique dans nos jardins. 

Les raisons du déclin des papillons

De multiples facteurs responsables du déclin des populations de papillons sont bien connus comme l’agriculture intensive - comprenant déforestation, changement d’affectation des sols et perte d’habitat -, l’utilisation de pesticides et autres intrants chimiques ; mais aussi les espèces introduites (faune et flore), l’urbanisation croissante et la pollution lumineuse, sans oublier bien sur le réchauffement climatique auquel les insectes sont particulièrement sensibles en raison de leur vulnérabilité à la sécheresse. C’est d’ailleurs cette fragilité des papillons qui permet d’en faire pour les chercheurs des indicateurs de la santé d’un milieu à l’échelle du paysage.

Belle-Dame sur des fleurs de Centaurées ©Guy_Piton : Biosphoto

Offrir l’hospitalité dans nos jardins

Qu’elles soient fleuries, aromatiques, sauvages ou arbustives, le nectar des plantes dites mellifères attirent autant les abeilles que les papillons. Question de morphologie, les lépidoptères munis de grandes ailes se dirigeront vers des fleurs à large corolle. Les plus vivement colorées seront les plus appréciées, violettes et jaunes en tête. L’eupatoire, la reine-des-prés, l’aubépine, la bourrache, l’agastache sont aussi très attractives. De même, les plantes aromatiques constituent une importante source de nourriture pour les papillons et leurs chenilles. Alors autant pour agrémenter la cuisine que pour nourrir les chenilles de nos papillons plantons du romarin, de la lavande, du thym, de la verveine, de la menthe, de la sauge…

Laisser dans son jardin un espace libre, ne pas désherber, ne pas tondre une pelouse où pousseront fleurs et plantes sauvages, profitera à toute la biodiversité. Les papillons seront irrémédiablement attirés par le trèfle, les pissenlits, chardons, ronces, violettes…

Ne plus arracher systématiquement la grande ortie est indispensable pour la reproduction de nombreux papillons. Comme plusieurs de ses congénères : la Petite Tortue ou encore le Vulcain, le très reconnaissable et haut en couleurs Paon du jour - dont le graphisme des ailes imite des « yeux » (comme sur les plumes des paons) censés déstabiliser et éloigner les prédateurs-, ne pond en effet que sur la grande ortie, plante à laquelle il est inféodé. En effet, ce sont ses feuilles qui serviront à la fois de gîte et d’aliments à la chenille du Paon du jour pendant la période nécessaire à sa transformation en chrysalide. De la même manière, pour optimiser l’installation dans son jardin à long terme de la bien nommée Belle Dame, ce sublime papillon migrateur aux délicates ailes orangées tachetées de noir et blanc, laissons proliférer l’ortie, la bardane et le chardon. Cultiver les plantes hôtes de leurs chenilles est vraiment le coup de pouce qui facilite l’installation des papillons dans nos jardins.

Chenille de Vulcain s'abritant dans une feuille d'Ortie ©Monique Berger : Biosphoto

Faire de son jardin une réserve naturelle

1/ Bannir l’usage des pesticides. Si cela tombe sous le sens, Les données de l’Opération papillons ont en outre montré que l’usage de fongicides et/ou même d’un seul pesticide réduisait de moitié le nombre d’espèces de papillons observées. Tous les papillons et insectes pollinisateurs ne réagissent donc pas de la même manière.

2/ Favoriser des plantations locales. Souvent appelé l’arbre aux papillons, la propagation incontrôlée du buddleia, l’arbre aux multiples grappes de fleurs multicolores originaire de chine, peut paradoxalement contribuer très directement à l’extinction des papillons. Pourquoi ? Parce que contrairement aux essences locales qu’il chasse et remplace, les feuilles du buddleia ne nourrissent pas les chenilles de ces papillons, bloquant de fait la reproduction de ceux qui s’y pressent, attirés par son très odorant nectar. Pour préserver la biodiversité, mieux vaut favoriser les espèces indigènes adaptées aux besoins des espèces présentes dans nos régions.

3/ Planter des végétaux protecteurs. Si l’espace le permet, il est très bénéfique de laisser pousser une haie bocagère ou des essences arbustives (bouleau, tilleul, noisetier, framboisier, rhododendron…) pour offrir un abri en même temps qu’un garde-manger. Le lierre rampant est particulièrement intéressant car il est un rempart contre les intempéries, très utile pour les espèces qui hivernent puisqu’il fleurit à l’automne et que juste avant l’hiver, ses fleurs discrètes regorgent de nectar.

Donc pour résumer, si l’on veut continuer de voir batifoler de délicats papillons et aider à la prolifération de pollinisateurs heureux dans les parcs et jardins, on joue sur des zones cultivées où l’on sème des plantes utiles et d’autres où on laisse libre cours à la nature… 

"Opération papillons", un programme de sciences participatives

Après la chasse aux œufs de Pâques, la chasse aux papillons… mais sans filet bien sûr ! Il s’agit plutôt de reconnaître et d’identifier certaines espèces de papillons, et de noter leur présence dans un espace défini : dans nos jardins, sur nos balcons, dans les parcs et espaces verts. Le protocole, très simple, vise à compter quel a été le nombre maximum de spécimens d’une même espèce vus simultanément au cours de différentes sorties sur un laps de temps déterminé : une semaine. Les participants sont invités à reproduire leurs observations sur plusieurs sessions, si possible, pendant la saison qui « vole » de février, pour les plus précoces, jusqu’en octobre.
Lancé en 2006 par le Muséum National d’Histoire Naturelle et l’association Noé (dans le cadre de Vigie-Nature dont notre fondation est, depuis ses débuts partenaire), le programme de sciences participatives Opération papillons a déjà rassemblé plus de 10 000 bénévoles. 

La collecte d’informations est réalisée selon un protocole précis.

Une liste répertoriant 28 espèces ou groupe d’espèces et 18 autres espèces subsidiaires est proposée aux participants volontaires. Elle est accompagnée d’un « mode d’emploi » et d’un guide de terrain portant notamment sur les consignes à respecter comme les conditions météo : soleil, sans vent, ou encore les plages horaires favorables (en fonction toujours de l’ensoleillement).
Toutes les observations sont ensuite compilées et analysées par les chercheurs. Elles leur fournissent une mine de renseignements qui viennent alimenter et réactualiser une banque de données fort utile pour avoir une estimation précise de l’état des populations, leur répartition géographique, l’influence des différents facteurs extérieurs en fonction des espèces, les effets de l’urbanisation, de la pollution, du réchauffement climatique… A partir de là, des travaux scientifiques sont menés pour trouver des solutions afin d’enrayer le déclin de populations plus ou moins mobiles, plus ou moins en capacité de s’adapter aux modifications de leur environnement.

Mieux connus, plus sensibilisés, mieux protégés

C’est le deuxième grand intérêt de ces programmes de sciences participatives : faciles à comprendre, guidés pas à pas, accessibles à tous publics et très ludiques à suivre en famille, ils permettent d’attirer l’attention sur l’importance de préserver des animaux : vertébrés et invertébrés, mammifères, insectes, poissons, mais aussi des plantes et de tous ces organismes vivants moins connus et moins « médiatiques » de la biodiversité qui constituent pourtant le tissu de la vie. 

Selon Vigie-Nature, mieux connaître et prendre conscience de son environnement motiverait ainsi 85% des observateurs à changer de comportement et adapter de nouvelles pratiques plus favorables. Alors profitons du Printemps pour papillonner dans la nature ou profiter des espaces verts tout en prenant part aux activités de sciences participatives pour compter ces chers lépidoptères ! rendez-vous sur https://www.sciences-participatives-au-jardin.org/edito/papillons

Tutoriel : Faire une boule de graisse pour les oiseaux

Avec la chute du mercure, le gel ou encore la neige… il est parfois difficile pour certains oiseaux de passer l’hiver. Alors qu’il n’y a plus de fruit, ni de graine et encore moins d’insectes, on peut les aider en leur apportant un complément alimentaire lorsque les températures sont au plus bas ! 

On vous propose une recette facile de boules de graisse, à déposer dans son jardin ou sur son balcon. Les oiseaux vous remercieront en vous offrant leur plus beau ballet de va-et-vient !

Le matériel

- un saladier
- une cuillère à soupe
- une spatule ou cuillère en bois
- de la cordelette et des brindilles de bois nouées au bout
- des contenants (pots de yaourts, boîte d’oeufs vide, rouleaux de papier toilettes...) ou des pommes de pin

Les ingrédients

Il est recommandé de choisir des aliments de qualité, non salés et n’ayant pas subi de traitement chimique.
- 2 c. à s. de graines (tournesol, courge, blé, orge, avoine et millet)
- 2 c. à s. d’oléagineux et/ou d’arachides natures (brisures de noix, noisettes, amandes, noix de cajou)
- 1 c. à s. de fruits secs, baies ou morceaux de pommes, poires
- 5 c. à s. de graisse d’origine végétale riche en lipides (Végétaline, margarine, huile végétale)

BON A SAVOIR

- Installez différents points de nourrissage (pour éviter les disputes!) en hauteur, à l’abri des prédateurs et loin des vitres pour que les oiseaux ne s’y cognent pas.

- Oubliez les filets, véritables pièges où les oiseaux peuvent s’emmêler les pattes.

- Apportez des boules de graisse pendant l'hiver seulement. 

- Nettoyez la mangeoire régulièrement (à l'aide d'une eau vinaigrée) car elle peut devenir un foyer de transmission de maladies, mais aussi de parasites entre les oiseaux.

- Proposez un point d’eau à proximité.

Étapes de préparation

1. Si vous avez choisi une graisse solide, faites-la fondre doucement, sans atteindre une température trop élevée.
2. Dans un saladier, mélangez tous les types de graines - décortiquées et non décortiquées - ainsi que les oléagineux en brisures et éventuellement les fruits et les baies.
3. Ajoutez la graisse végétale. Mélangez bien à l’aide d’une spatule ou cuillère en bois.
4. Versez le mélange graisse-graines-fruits-baies dans vos contenants. N’oubliez pas de placer la cordelette avec la brindille de bois au fond pour suspendre votre boule ou de faire un trou à l’aide d’une baguette si vous optez pour la boîte d’oeuf.
5. Laissez figer la préparation au réfrigérateur pendant quelques heures.
6. Disposez les boules de graisse et observez les va-et-vient des oiseaux !

Les aliments proscrits !

> Le lait (il peut entraîner des troubles digestifs mortels).
> Les mélanges de pois cassés, haricots secs, lentilles, riz... (ils n’attirent que les grands oiseaux)
> Les restes de nos repas (indigestes pour l’oiseau) tout comme les aliments salés (le sel est toxique pour eux).
> Le chocolat (contient de la théobromine, susceptible d’abîmer le système digestif et nerveux de l’oiseau).
> Les champignons, les bulbes (ail, oignons et échalotes), les noyaux et pépins de fruits.
> Le pain sec, les biscottes et autres restes de pâtisserie (avalés en excès, le pain et ses dérivés gonflent et provoquent des troubles digestifs).

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©FNH_BerengereMichel

Veiller sur son jardin

Je préserve l’eau

Profiter du soir > L’eau de pluie est un bienfait que l’on peut récupérer à partir des gouttières dans des bacs, ou mieux, des citernes (il en existe de toutes tailles). Cette eau servira à l’arrosage des plantes, du jardin, ou à d’autres usages extérieurs (lavage de terrasse, VTT...).

Récupérer l’eau > Avant de construire son logement, il est intéressant d’étudier la possibilité d’un second réseau d’eau non potable, par exemple raccordé à un réservoir alimenté par de l’eau de pluie, sous réserve que la réglementation le permette.

Espacer les tontes > Un gazon que l’on laisse pousser un peu plus haut devient plus résistant à la sécheresse et économise l’eau d’arrosage. Adopter la tonte haute (6 à 8 cm).

Evaporation d'un gazon : 3 à 6 litres d'eau par m2 et par jour quand il fait chaud.

Je préviens les herbes indésirables

Un travail de tous les instants > Arracher régulièrement les mauvaises herbes, c’est éviter qu’elles ne grainent. Pour lutter naturellement contre ces indésirables, il faut pailler les plants avec des feuilles, des herbes ou des écorces de pin ou bien biner régulièrement le terrain.

J’éloigne les parasites

Un petit effort > Les insectes parasites peuvent être éliminés d’un jardin par des moyens naturels :

• En les enlevant à la main (cocons et œufs de chenille, pucerons...).

• En posant un filet anti-insectes sur les fruits et légumes.

• En mettant à contribution les auxiliaires naturels : les coccinelles (disponibles chez un jardinier ou un grainetier, leurs larves sont très friandes de pucerons...).

• En adoptant certaines plantes qui éloignent les pucerons : œillets d’Inde, menthe, thym, sarriette...

Une coccinelle dévore jusqu’à 100 pucerons par jour.

4 astuces pour jardiner sans pesticides !
Planter des fleurs mellifères et en même temps…tout faire pour sortir des pesticides !

Prendre soin de la terre

Je fais mon compost

Presque tout est bon > Tous les déchets organiques peuvent être compostés.

Un processus naturel > Le compost est un mélange de résidus organiques et minéraux fermentés, utilisé pour fertiliser la terre du jardin potager, du jardin d’agrément ou des plantes en pot. Il peut être réalisé au fond du jardin, en tas ou en composteur labellisé "NF Environnement", voire sur votre balcon dans un composteur à lombrics.

Assurez-vous que vous pourrez ensuite réutiliser ou donner ce compost pour qu'il ne finisse pas à la poubelle.

Un microzoo bien actif > La transformation des déchets organiques en compost nécessite de l’oxygène et l’aide d’organismes vivant dans le sol : bactéries, champignons, protozoaires, mais aussi lombrics, acariens, cloportes, coléoptères ou autres insectes.

La bonne recette > L’art du compostage se résume à 3 règles d’or :

1. Bien mélanger déchets humides et secs

2. Maintenir le tas juste humide

3. L'aérer en le brassant pour le décompacter et l’homogénéiser.

Les déchets qui font mon compost > Les déchets de la maison en général : essuie-tout, cendres de bois, sciure, copeaux, plantes d’intérieur...

Les déchets de cuisine : épluchures hors agrumes, coquilles d’œufs (écrasées), marc de café, filtres en papier, laitages, croûtes de fromage, fanes de légumes, fruits et légumes abîmés, os, arêtes...

Les déchets de jardin : tontes de gazon, feuilles, fleurs fanées, mauvaises herbes, petites branches...

Environ 1/3 des déchets qui finissent dans la poubelle d’un Français peut être composté.

Je favorise la biodiversité

Un espace vital > Les jardins, les terrasses et les balcons représentent un habitat pour les espèces qui y vivent : c’est important, notamment en milieu urbanisé. Pour que les animaux s’y sentent bien, voici quelques exemples d’espaces à créer :

Planter des arbres et des haies aux essences adaptées à votre jardin (climat, sol, exposition...).

• Aménager une mare.

• Laisser un endroit en friche propice au développement d’une flore locale diversifiée (les oiseaux, abeilles et papillons apprécieront).

• Mettre en place des nichoirs, des mangeoires, une boule de graisse mélangée à des graines en hiver, un abri à hérisson...

• Participez aux opérations d'observation de la biodiversité  : ex. le suivi photographique des insectes pollinisateurs, l'observatoire des papillons des jardins ou celui des plantes sauvages de ma rue

• Découvrez la plateforme de du bénévolat nature, des chantiers nature et des sciences participatives, J'agis pour la nature

Les végétaux, en période de croissance, absorbent du CO2 et participent ainsi à la lutte contre l’effet de serre.

Je refuse les traitements chimiques

Des impacts en chaîne > La France est le 4e utilisateur mondial de produits phytosanitaires et le 1er européen. Elle en a consommé 71 600 tonnes en 2006 dont environ 95% dans l'agriculture et 5% à des utilisations diverses (2/3 par des jardiniers amateurs et 1/3 pour l'entretien des voies de transport et des espaces publics). En 2007, l'IFEN a relevé la présence de pesticides sur 91% des points de mesures des cours d'eau et 59% des points de mesure des eaux souterraines.

Jardiniers en herbe > La France compte 17 millions de jardiniers amateurs. Nombre d'entre eux utilisent régulièrement des produits phytosanitaires (désherbants, insecticides, fongicides) et des engrais chimiques. Il est recommandé de mettre en œuvre des pratiques alternatives (désherbage manuel, paillage naturel, produits homologués en production biologique...) pour tous les jardins potagers ou d'agrément.

Choix des aliments > Pour réduire l'utilisation des produits chimiques, privilégiez les produits alimentaires issus de l'agriculture biologique, de production intégrée ou autres démarches respectueuses de l'environnement.

Favoriser les engrais naturels > Pour la fertilisation des potagers et jardins d'agrément, il est préconisé de favoriser des produits d’origine végétale ou animale. Ils sont aussi variés que le fumier, la corne broyée, le guano, la poudre d’os... Attention tout de même à respecter les dosages et à utiliser le produit qui correspond au besoin de votre sol ! Pensez à utiliser le compost réalisé dans votre jardin lors de vos plantations.

Stocker à l’écart > Dans le cas d'une utilisation de produits chimiques, elle doit se faire dans le respect scrupuleux des préconisations du fabricant sur le dosage et les précautions à prendre. Ex. : ne pas traiter près d'un cours d'eau et ne pas jeter les surplus dans les eaux usées. Les produits sont à ranger dans des contenants étanches, hors de portée des enfants ou des animaux et dans des lieux ventilés. Privilégions les alternatives aux produits chimiques.

La France est le 1er consommateur de pesticides européen.

 

4 astuces pour jardiner sans pesticides !

Cultiver des plantes mellifères pour contribuer à la sauvegarde des pollinisateurs

80 % de notre nourriture (fruits, légumes, colza, noix, amandes…) dépend directement des pollinisateurs comme les abeilles, les papillons ou les bourdons. Cependant, 80% des insectes auraient disparu en Europe depuis 30 ans ! En cause : majoritairement les pratiques d’agriculture intensive, couplées au dérèglement climatique. Les décideurs politiques ont un rôle à jouer pour inverser la tendance, mais que faire au niveau individuel pour aider les pollinisateurs ? Que ce soit à votre fenêtre, dans votre jardin, ou sur votre balcon, il est possible de cultiver des plantes mellifères qui pourront subvenir à leurs besoins alimentaires et contribuer ainsi à leur sauvegarde.

L'importance des pollinisateurs

Les pollinisateurs sont essentiels pour notre survie et pourtant en déclin. Actuellement, le taux de mortalité des abeilles est de 30%, alors qu’il était de 5% en 1990 ! L’extinction des abeilles serait non seulement un bouleversement pour notre autonomie alimentaire mais aussi un désastre économique, puisque cela coûterait 2,9 milliards d’euros par an à la France, selon une étude publiée par le ministère de l’Environnement.

Pourquoi ce déclin ? Une des causes identifiées est l’utilisation massive des pesticides. En effet, le but des pesticides de synthèse est entre autres de lutter contre les insectes ravageurs de plantes que l’on cultive. Or, les pollinisateurs se font également empoisonner : une analyse toxicologique des abeilles domestiques mortes en Europe montre que 98 % des abeilles examinées étaient empoisonnées par plusieurs résidus de pesticides. 

De plus, l’agriculture intensive en pesticides accentue les carences alimentaires des abeilles puisqu’elle uniformise les paysages en favorisant la monoculture et l’absence de diversité florale agricole, horticole et sauvage dont elles ont besoin pour butiner. Par exemple, ce qui peut être considéré en agriculture intensive comme de mauvaises herbes (pissenlit, chicorée sauvage, etc.), est pour les abeilles une ressource alimentaire précieuse. De même, les arbres (abricotiers, amandiers), les arbustes (bruyères, buis), les cultures (artichaut, carotte, chicorée, colza, luzerne ou bourrache), les bandes enherbées sont nécessaires à la bonne santé des pollinisateurs.

Par ailleurs, le dérèglement climatique aggrave la fragilité des pollinisateurs, puisqu’avec le dérèglement des saisons, certaines plantes peuvent fleurir plus tôt que prévu, ce qui change le régime alimentaire des abeilles et peut perturber leur accès à la nourriture.

Les pouvoirs publics doivent investir dans l’agroécologie, respectueuse de la biodiversité et de notre santé. Au niveau individuel, nous pouvons également aider les pollinisateurs à satisfaire leurs besoins alimentaires, grâce aux plantes mellifères.

C’est quoi une plante mellifère ?

Les plantes mellifères sont les plantes (fleurs, arbres, arbustes) qui produisent de bonnes quantités de nectar et de pollen de qualité pour subvenir aux besoins alimentaires des pollinisateurs (abeilles domestiques et sauvages, papillons, bourdons…).  

Les pollinisateurs vont venir sur ces plantes pour récolter le nectar et le pollen nécessaire pour se nourrir, et vont à leur passage disséminer le pollen de fleur en fleur, participant ainsi à leur fécondation et donc à la reproduction des plantes.

Avoir des plantes mellifères dans votre jardin ou votre potager c’est du gagnant-gagnant. Non seulement vous nourrissez les abeilles, qui pollinisent vos cultures, mais cela vous permet aussi de cultiver vos légumes au naturel plus facilement et sans l’aide de pesticides de synthèse. En effet, de nombreuses plantes mellifères sont également des parfaits répulsifs pour certains ravageurs. Par exemple, le souci et les capucines chasseront les pucerons et le thym éloignera les mouches. 

Calendrier de plantation : quelles mellifères semer ou planter à chaque saison ?

Pour vous approvisionner en graines, direction le site de l'association Kokopelli, qui propose des graines et des plants biologiques, libres de droits et reproductibles.

Printemps (21 mars-21 juin)

Artichaut
Aster
Aneth : à partir d’avril
Bleuets : avril-mai
Bruyère cendrée 
Bourrache : mars-avril
Calendula ou souci : avril-mai
Carotte : mi mai-fin juin
Cocombre
Coriandre
Coquelicot : début avril
Crocus
Dahlia : avril-mai
Epilobe
Fenouil : avril-juin
Fraisier : mars-avril
Géranium : avril-mai
Giroflée ravenelle : avril-juin
Héllebore : mars-avril-mai
Lavande : avril-juin
Lotier corniculé : avril-juin
Luzerne : fin mars-début avril

Népéta : mars-avril
Marguerite : mars-avril
Mélilot : mars-septembre
Menthe : mars-avril-mai
Panais : février-juin
Phacélie : mi mars-mi mai
Pied d’alouette
Romarin
Sainfoin : février-mars
Sarrasin : fin avril-fin juin
Sauge : avril-mai
Solidago : janvier-avril
Thym : avril-mai
Topinambour : mars-avril
Tournesol : avril-mai, après les gelées
Trèfle blanc : mars-avril
Trèfle violet : mars-fin juin
Vipérine : mars-fin avril 

 

Été (21 juin-22 septembre)

Ail des ours : juillet-mars
Carotte : juin-début juillet
Lotier corniculé : avril-juin et septembre-octobre
Luzerne : fin août-début septembre
Mélilot : mars-septembre
Moutarde des champs : mars-septembre
Violette 

Automne (22 septembre-21 décembre)

Bruyère cendrée
Coriandre
Giroflée ravenelle : septembre-octobre
Hellebore : septembre-octobre-novembre
Jacinthe
Lavande : septembre-octobre
Marguerite : septembre-octobre
Perce neige
Pied d’alouette
Romarin
Solidago : octobre-novembre-décembre

Hiver (22 décembre-20 mars)

Carotte : à partir de février sous châssis
Panais : février-juin

(Liste non exhaustive)

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