Communiqué de presse

Projet de loi néonicotinoïdes : le gouvernement Castex choisit le sacrifice des abeilles plutôt que l’accompagnement des agriculteurs

Publié le 22 septembre 2020 , mis à jour le 11 janvier 2023

L’extinction des abeilles coûterait 2,9 milliards d’euros à la France, tandis que la FNH chiffre l’accompagnement des betteraviers à 77 millions d’euros. La FNH appelle par conséquent, les parlementaires à refuser le projet de loi et à solliciter des moyens permettant de dédommager les betteraviers tout en promouvant l’agroécologie.

Revenir sur la fin des néonicotinoïdes ou accompagner les agriculteurs, le gouvernement avait le choix. Selon la FNH, un dédommagement total des betteraviers pour compenser les pertes de rendement liées à la jaunisse coûterait à l’État au plus 77,5 millions d’euros, montant que le gouvernement n’a par le passé pas hésité à débourser pour accompagner les éleveurs victimes de la grippe aviaire. Un soutien conjoncturel assorti de conditionnalités permettrait à la fois de prendre en considération les pertes de cette année et d’orienter les pratiques des agriculteurs. Et pourtant le gouvernement choisit l’option sans vision, condamnant des pollinisateurs si précieux, dont la perte se chiffrerait à 2,9 milliards d’euros selon une étude du Ministère de l’écologie. La FNH appelle par conséquent, les parlementaires à refuser le projet de loi et à solliciter des moyens permettant de dédommager les betteraviers tout en promouvant l’agroécologie.

Dédommager les betteraviers coûterait une goutte d’eau par rapport à la perte économique liée à la disparition des abeilles

La FNH a fait le calcul : s’il voulait bien dédommager les 25 000 betteraviers victimes de pertes de rendement dues à la jaunisse coûterait à l’État près de 77,5 millions d’euros.

A noter qu’en 2017, afin de dédommager les 2 300 éleveurs victimes de la grippe aviaire, le gouvernement avait débloqué une enveloppe d’un montant équivalent (77 millions d’euros). Cette fois, cette aide qui viendrait en soutien aux pertes de 2020, pourrait être proposée chaque année pendant 3 ans selon les niveaux de perte de rendement liés à la jaunisse. Cet accompagnement aurait un double bénéfice : permettre de rassurer les acteurs, tout en orientant leurs pratiques pour gagner en résilience.

Donner un sens à cette aide : l’assortir de 3 éco-conditionnalités

En échange de ce soutien, la FNH liste 3 éco conditionnalités qui permettront justement d’atteindre une meilleure résilience face à cette maladie des betteraves :

  1. Reculer les dates de semis dès 2021. En retardant la date des semis, l’objectif est d’attendre un réchauffement suffisant du sol de façon à favoriser une croissance plus rapide des jeunes plants et éviter la concomitance entre la période de maturité des pucerons et la période de sensibilité de la betterave à leurs attaques.
  2. Plantation et maintien de haies pluri-spécifiques et des bandes enherbées. Ce type d’infrastructures agroécologiques permettra d’héberger des insectes auxiliaires prédateurs des pucerons verts ou noirs (coccinelles, larves de syrphes par exemple) de façon à ce qu’ils soient présents sur place dès l’apparition des premiers pucerons, et qu’ils puissent réduire le nombre de pucerons à l’origine de cette maladie virale.
  3. Allongement des rotations de cultures. L’objectif est d’intercaler des cultures de printemps (carotte, pois ou haricot, betteraves) et cultures d’hiver (blé tendre, orge) et de diversifier les cultures au sein des fermes et des territoires avec des assolements toujours plus complexes comprenant céréales, tubercules et protéagineux, pour réduire la propagation des pucerons et rompre la chaîne de transmission de la jaunisse.

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